4 barges pour un projet

Barge-de-la-permaculture-image-1-copyright-Anne-Blouin

Une barge, mais de quoi parle-t-on ? D’une coque vide et c’est là tout l’intérêt.

Prenons l’une des plus grandes dimensions qui peut naviguer à Paris (aux alentours de 90 mètres de long et un peu plus de 11 mètres de large, hors  tout), avec un tirant d’eau allant jusqu’à 3m50 et vous bénéficiez d’une parcelle cultivable de terre profonde de plus de 850m2 dans sa cale…

Multipliez par 3,5 (et oui, il faut bien garder 1/8ème pour l’éco centre) et vous voilà face à une parcelle de 2.975m2.

C’est trop peu, voir ridicule, en production conventionnelle mais c’est déjà beaucoup en permaculture !

La permaculture mais quèsaco ?

Si nous parlons seulement de techniques culturales vivrières et en simplifiant à l’envie, il s’agit de créer des écosystèmes efficients par leurs biodiversités afin de reproduire les conditions d’équilibre optimum que la faune et la flore pourraient trouver dans la nature, en remplaçant les plantes sauvages par des légumes et fruits comestibles.

Rien de plus facile en somme ! Oui mais non car tout l’art d’une exploitation permaculturelle tient dans sa capacité de résilience, rien n’est acquis en somme mais, lorsque vous tendez vers ce point d’équilibre optimum où votre système fonctionne à plein régime, vous créez une bio abondance à tomber… (Lire aussi raconte-moi la permaculture)

Ce projet s’appuie sur les travaux de recherches effectués à la Ferme du Bec Hellouin où il a été démontré que sur 1000m2  plantés, il pouvait être produit autant que sur 1 ha de cultures maraîchères conventionnelles et qu’un salaire (smic) pouvait être la contrepartie de ce labeur.

Certes nous ajoutons deux difficultés au moins pour atteindre cet objectif, quitte à passer pour de doux dingues, un environnement à priori hostile, la ville même lumière, et de partir de rien, des coques de métal mais l’aventure est trop belle, l’enjeu trop grand pour que nous y renoncions.

En préambule, de notre modélisation, vous aurez compris que rien n’est figé et le système évolutif, comme dans la nature. Si chaque barge se réfère à une technique culturale, il n’en sera pas moins vrai que, les interactions étant primordiales, vous pourrez y trouver les prémices d’une autre pour consolider le système.

Il n’y a pas de frontières en permaculture, il n’y a que des lisières.

La Barge ‘Jardin Forêt’:

C’est de loin le milieu où notre maraîcher interviendra le moins souvent et donc le plus éloigné de l’entrée de l’exploitation. C’est un biotope complexe basé sur le non agir qui reproduit un système sauvage équilibré dans lequel vous trouverez différentes strates de cultures vivrières : arbres et arbustes fruitiers ou à baies, lianes, légumes vivaces et perpétuels, champignons, plantes aromatiques et médicinales… un savant mélange où les ruchers trouveront leurs places.

La Barge ‘Maraîchère

A l’opposé de la précédente, c’est ici que le maraîcher interviendra le plus souvent. La technique utilisée s’approchant davantage de l’agro écologie et du jardinage bio. Ayant moins besoin de profondeur de substrat sur cette parcelle et dans le but de rentabiliser au maximum l’espace, on peut concevoir de créer un sous-sol afin de cultiver des champignons, installer le silo pour les légumes de garde, adjoindre une activité de transformation, un local technique…

La Barge ‘Agroforesterie’:

C’est un mix des deux autres barges… Ici vous trouverez un verger où entre les rangs, seront semés ou plantés soit des céréales soit des légumes selon les besoins et études effectuées.

La Barge ‘Espace d’accueil, conférence et bureau d’étude’ :  

Joliment nommée « barge inspiration et ressources » par Christine, cet espace sera le sas entre tous les publics et les professionnels: les porteurs de projets d’agriculture urbaine, les parisiens en recherche de simple tuyaux, les écoles, les touristes ébahis. Encore une fois, notre ferme ce veut en effet productive, laboratoire de recherche, outil de sensibilisation et de formation… La pédagogie du vivant par le vivant

S’il fallait le préciser, nous sommes dans une exploitation sans aucun intrant chimique, où le travail s’effectue à la main. C’est pourquoi il faut être inventif pour faciliter les tâches, rendre les usages non énergivores, les déplacements succincts comme essentiels. Tout ce travail d’étude se fait en amont lors de la création du design (gestion de l’espace et des interactions).

C’est, en tout premier lieu, ces études que nous vous proposerons de suivre ici, au fur et à mesure de l’élaboration du projet.

Nous sommes intimement persuadés, en travaillant de concert avec un collège d’experts, qu’au delà de la noble tâche de créer un nouveau terroir et produire de la nourriture abondante à notre mesure au cœur de Paris, nous serons acteurs du changement afin de promouvoir la permaculture en ville et apporter soins et bien-être aux Parisiens.

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