Barge-de-la-permaculture-image-5-copyright-Anne-BlouinL’alimentation est au cœur du vivre-ensemble et de la transition écologique, deux enjeux contemporains majeurs. Elle est structurante d’un nouveau paradigme en ce que se nourrir est l’opportunité récurrente de liens multiples ; entre les membres d’une famille ou des amis ; entre des équipes, entre le producteur, le consommateur, le cuisinier et l’artisan ; entre le citadin et l’agriculteur ; entre l’Homme et la Nature.

Replacer l’homme au centre du système alimentaire est un enjeu de santé publique (obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires), d’intégration sociale (temps partagé en famille, solitude urbaine), de soutenabilité écologique (pesticides, ressources en eau, émission de gaz à effet de serre), de viabilité et de développement économique (rémunération équitable de la chaîne de valeur, création d’emplois, aménagement du territoire).

L’adoption et la diffusion de modes alimentaires en phase avec ces enjeux nécessitent la mise en œuvre de solutions protéiformes. Bien se nourrir s’avère complexe, implique de multiples capacités : accès à des produits de qualité, capacité à composer de façon harmonieuse les plats, conditions d’espace de préparation et de convivialité, de disponibilité et de créativité, de savoirs faire et de savoirs être. L’espace urbain cumule de nombreuses difficultés : absence courante d’espace dans les lieux d’habitation urbains dédié au repas, industrialisation de l’offre de restauration hors foyer, éloignement des producteurs, contrainte accrue d’allocation des budgets temps et monétaires, déclin des vecteurs de transmission des « savoirs culinaires et nutritionnels.

Bien se nourrir nécessite un nouvel imaginaire collectif, une réorganisation de nos systèmes alimentaires, le déploiement de modèles durables collaboratifs et décentralisés, que seule une dynamique systémique peut inventer.

Le projet des Barges de la Permaculture, porté par cette conviction, s’inscrit dans cette perspective de promotion d’une nouvelle économie alimentaire en milieu urbain. Il peut être mis en œuvre dans toute grande agglomération sise sur un fleuve ouvert à la navigation.

Le fleuve permet le transport propre des fruits et légumes vers les centre-ville reliant ainsi les producteurs en périphérie aux consommateurs urbains. Il offre de nouveaux emplacements mobiles pour une activité agricole ici permaculturelle, visible aux urbains, à qui il s’agit de proposer d’expérimenter et de partager les bénéfices d’une approche holistique de l’alimentation. Les BDP visent à susciter l’envie de se réapproprier l’acte de se nourrir en accompagnant les différentes étapes de sa mise en œuvre, à développer de nouvelles relations entre un monde paysan en mutation et les citadins, en conjuguant des activités de production, de consommation, de formation, d’expérimentation et d’échange qui bousculent les codes et interrogent les usages, qui expérimentent une alimentation « intelligente ».

Se nourrir est un acte autant physique que social, économique et politique, culturel et spirituel. Les BDP se conçoivent en ce sens comme les fabrique-laboratoires d’un « Manger ensemble, bon, et juste ».

Le projet cherchera à se développer en interaction avec les acteurs ou initiatives existantes, pour répondre aux besoins identifiés.

Porté par une équipe en provenance d’horizons divers, le projet rassemble des ressources intellectuelles, éditoriales et créatives, fédère des compétences complémentaires : cuisine, restauration, permaculture, architecture navale, stratégie et business développement, média et graphisme. Il assemble des intérêts et des énergies. Il construit une communauté à partir de laquelle se grefferont au fil du temps des initiatives additionnelles conduites avec d’autres acteurs encore et enrichissant la diversité de ses propositions.

 

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